Un amateur a-t-il le droit de pratiquer la prise de vue aérienne avec son drone ?


C'est un peu la question qui taraude tous les dronistes du dimanche, les passionnés de photos et de vidéos qui avaient investi (ou prévoyaient d'investir) dans l'achat d'un drone pour prendre un peu de hauteur. Car les cas de "pilotes" ayant eu affaire à la police et à la justice se multiplient : à Nancy, Paris au pied de la Tour Eiffel ou à la Défense... Sans revenir sur les tenants et aboutissants de chacune de ces affaires, voyons un peu ce que ces cas révèlent pour nous tous.

D'abord, rappelons que la législation française est très claire en matière d'utilisation de drones. Deux arrêtés du 11 avril 2012 interdisent purement et simplement de pratiquer, sans autorisation préalable, le survol de zones peuplées avec un drone embarquant une caméra pour des raisons de sécurité et de protection de la vie privée. Toutefois, jusqu'à ce début d'année 2014, les autorités semblaient légèrement dépassées par l'explosion des drones amateurs et une certaine tolérance était appliquée.
Mais sous l'action combinée de la DGAC, des professionnels de la prise de vue aérienne (soyons clairs : ils cherchent à protéger leur gagne-pain) et des défenseurs de la vie privée, les choses se sont mises à bouger dernièrement pour les amateurs. Pour des raisons globalement valables (imaginez les dégâts que pourraient faire un drone tombant de plusieurs dizaines de mètres sur une foule ou le problème d'intimité qui se poserait si votre voisin décidait de survoler votre jardin avec son appareil), les pouvoirs publics ont désormais reçu pour consigne de ne plus tolérer n'importe quoi.

Que vous reste-t-il ? En gros, vous avez uniquement le droit d'utiliser votre drone pour de la vidéo/photo dans un espace privé (chez vous ou ailleurs avec l'accord du propriétaire). Dans un lieu public, vous devrez disposer d'une autorisation préfectorale. Notons qu'une certaine "tolérance" semble toujours s'appliquer pour le survol des zones inhabitées (nature, mer, montagne...), mais qu'en cas d'accident causé par votre appareil vous pourrez être poursuivi. Ah oui, dernière chose : la police n'hésite pas traquer sur Youtube les petits malins qui contreviennent à la loi et ont la bonne idée de partager leurs jolies vidéos. Ca refroidit ?

En gros, finie la rigolade. Reste qu'on entend assez peu les constructeurs type Parrot s'exprimer sur la question. Préparent-ils la riposte pour protéger leur juteux marché (100 000 AR Drone de Parrot se seraient écoulés en France depuis son lancement en 2010) ?

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